Le développement du Quartier chinois de Montréal: un rempart à la crise du logement à Montréal
Dans les dernières décennies, plusieurs quartiers chinois d’Amérique du Nord ont disparu, avalés par des vagues de spéculation immobilière et des grands projets d’infrastructures publiques. Les Quartiers chinois dont la spécificité historique et culturelle a pu survivre sont ceux qui ont misé sur des formes collectives et communautaires de propriété foncière, pour mieux protéger le patrimoine tangible et intangible des Quartiers, fragilisés par leur localisation urbaine centrale.
Les récentes protection patrimoniale et abaissement des hauteurs constructibles sont un premier pas pour protéger le quartier de la spéculation immobilière, mais ces mesures doivent être accompagnées d’investissements publics pour sortir davantage d’immeubles du marché privé ainsi que de soutenir la modernisation des infrastructures communautaires vieillissantes existantes.
Le parc immobilier du Quartier chinois de Montréal est en partie organisé sous la forme de l’économie sociale. Il compte à lui seul 10 immeubles à vocation associative et communautaire, qui offrent des espaces de rencontre à la communauté, en plus de rendre disponibles des locaux commerciaux et des loyers résidentiels abordables.
« Suite à la classification d’une partie du quartier chinois comme site patrimonial en juillet 2023, il faut valoriser les moteurs économiques et culturels déjà présents au Quartier. Depuis plusieurs années, le mouvement pour la préservation du quartier chinois de Montréal s’inquiète de la gentrification sauvage du quartier. Le Quartier chinois est un des derniers endroits du centre-ville où il est encore possible de se loger et vivre de façon abordable. », affirme May Chiu, coordinatrice de la Table ronde du quartier chinois de Montréal.
L’étude intitulée « Quel modèle de développement pour le Quartier chinois de Montréal? Analyse socioéconomique d’un quartier à la croisée des chemins » a été réalisée par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS). Aujourd’hui, la communauté doit faire face à un relent de racisme anti-asiatique, et un quartier chinois bien vivant représente un atout inestimable pour lutter contre l’ignorance et les préjugés.